THE BLACK CROWES: Happiness Bastards (2024)

Il y a fort longtemps, une revue de rock, aujourd’hui disparue, chroniquait les disques en conseillant de les classer « à côté de »… Le nouveau et inespéré Black Crowes, vous pouvez le classer partout, partout mais près des légendes (ils en sont une d’ailleurs) ; près des Stones, Led Zep, Allman Bros, Faces, Humble Pie… et la guitare de Rich, musicien trop méconnu, n’a rien non plus à envier aux plus grands pourvoyeurs de riffs. Inespéré donc, car après 15 ans après « Before the frost », album en deux parties (une en CD, l’autre à télécharger), on avait bien eu droit à une tournée tout aussi inespérée basée sur la totalité de leur premier album et à un live, mais au vu des relations entre les deux frangins, comment s’attendre à un tel cadeau ? Cet album va, sans aucun doute, rejoindre le haut de leur, pourtant déjà brillante, discographie, avec un « line-up » totalement remanié sauf le bassiste Sven Pipien, parvenant à la fois à être une synthèse de leurs influences, de leur son mais également à proposer de fabuleux morceaux, de la touche country sur « Milted Rose » soutenu par les vocaux de Lainey Wilson, à « Bleed it dry » sonnant comme un vieux blues et surtout les fabuleux « Rats and clowns » groovy à souhait, « Cross your fingers » porté par la belle gratte de Rich, « Wanting and wanting » immense et dans la veine d’un « Jealous again » ! Et que dire des deux titres en référence aux astres « Follow the moon » et « Dirty cold sun », deux pures merveilles estampillées à l’ADN du groupe que l’on attend avec impatience sur scène ? « Bedsides manner » n’est pas en reste et l’album se clôt sur une ballade, « Kindred friend », comme le groupe a toujours su en écrire. Dans la biblio de présentation, le groupe déclare qu’il a laissé 15 ans d’errances derrière lui ; eh bien cela valait vraiment le coup d’attendre (le seul tout petit bémol concerne la pochette).

Chris MARQUIS